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Le terme d’Investissement Socialement Responsable (ISR), adapté d’un concept anglo-saxon, rassemble toutes les démarches qui consistent à intégrer des critères extra-financiers c’est à dire concernant l’environnement, les questions sociales, éthiques et la gouvernance dans les décisions de placements et la gestion de portefeuilles.
Ils intègrent des critères sociaux et environnementaux d’évaluation d’une entreprise cotée qui sont croisés avec des critères financiers pour sélectionner dans un portefeuille les entreprises les plus performantes d’un point de vue développement durable.
Plus répandus dans les pays anglo-saxons, ils excluent, pour des raisons morales ou religieuses, certains secteurs comme l’armement, le jeu, le tabac…voire des activités considérées par leurs détenteurs comme dangereuses pour l’environnement : OGM, nucléaire.
Il consiste, pour les investisseurs, à exiger des entreprises une politique de responsabilité sociale plus forte, soit en les interpellant directement, soit par l’exercice des droits de vote en assemblées générales. Il suppose, ce qui est plus fréquent aux Etats-Unis qu’en Europe que des résolutions environnementales ou sociales figurent à l’ordre du jour des assemblées générales ; cela peut se produire si actionnaires ont eu la possibilité d’en déposer, ou si l’entreprise le propose à l’approbation ce qui est encore rarissime. De telles résolutions peuvent par exemple viser à obliger l’entreprise à adopter une politique de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ou prohiber l’installation dans un pays litigieux comme la Birmanie.
Ces différentes approches sont parfois improprement toutes qualifiées de placements éthiques, une catégorie de placements qui, outre les fonds d’exclusion comprend aussi d’autres types de produits financiers : les fonds de partage et les produits financiers solidaires. Les premiers consistent à rétrocéder une part des bénéfices générés par le fonds à des associations caritatives ou des ONG, les seconds sont des produits d’épargne destinés à financer des projets d’économie solidaire.
En France, mais aussi en Europe ainsi qu’en Amérique du Nord et en Asie, l’Investissement Socialement Responsable se développe sur l’idée que la prise en compte de critères sociaux et environnementaux permet de mieux identifier les sociétés performantes, à moyen et long terme. La question est posée de savoir si cela se fait au détriment de la performance financière à court terme. Les approches choisies varient considérablement d’un pays à l’autre. En France, c’est très largement l’approche fonds de développement durable qui domine. En Europe du Nord, les fonds d’exclusion sont plus répandus. En avril 2006, les Nations Unies ont adopté les Principes pour l’Investissement Responsable (PRI). Il s’agit de six principes auxquels peuvent se conformer les investisseurs qui souhaitent intégrer les problématiques Environnementale, Sociale et de Gouvernance (ESG) dans la gestion de leurs portefeuilles d’investissement. A l’été 2007, les PRI comptaient déjà plus de 200 fonds d’investissement signataires dans le monde, dont les actifs cumulés s’élevaient à 1 000 000 milliards de dollars.
L’ISR imprègne progressivement l’ensemble de la gestion financière. Des critères comme le gouvernement d’entreprise ou la gestion du risque environnemental, sont aujourd’hui couramment utilisés par la communauté financière. Dans certains pays, existent des dispositifs législatifs qui n’obligent pas les investisseurs à faire de l’ISR mais favorisent sa visibilité et son développement. En 2000, le gouvernement britannique a introduit une loi obligeant les fonds de pension à divulguer la manière dont ils prennent en compte les informations sociales, environnementales et éthiques dans leurs stratégies d’investissement. Depuis, d’autres pays européens ont adopté des législations du même type, l’Allemagne (2002) ou encore la Suède et la Belgique. En France, la loi sur l’épargne salariale de 2001 a permis d’inclure dans les offres un produit financier solidaire. Cette inclusion est devenue obligatoire pour les PERCO en 2004 et pourrait être étendue prochainement aux PEE, comme le propose le projet de loi de modernisation de l’économie qui sera présenté par le gouvernement début 2008.
En 2006, Eurosif, réseau européen de promotion de l’ISR, a réalisé une enquête sur le marché européen de l’ISR à partir des données de neuf pays appartenant à l’Union européenne. Estimation finale : 1000 milliards d’euros. Ce chiffre reflète des situations très différentes selon les pays. L’étude distingue le « core ISR » du « broad ISR ». Le premier terme désigne les approches ISR les plus approfondies d’application de critères extra-financiers à la gestion qui ne représentent que 100 milliards d’euros d’encours sur un plan européen, soit 1 % des actifs globaux … Le terme « broad ISR » englobe toutes les possibilités, y compris la simple exclusion de valeurs sur un seul critère.
En France, 175 fonds ISR étaient proposés fin 2007 (à comparer à 10 000 OPCVM, toutes catégories confondues). Novethic, centre de recherche et d’information sur l’ISR, chiffrait les encours ISR détenus par les résidents français fin 2007, à 22,1 milliards d’euros, dont 66 % appartiennent à des investisseurs institutionnels.
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